L'unique sanctuaire international dédié aux grands mammifères marins fête ses dix ans cette année. Bilan.Immense territoire maritime de 87 500 km² situés à moins de 80 km de Marseille, délimité à l'Ouest par la presqu'île de Giens, au sud par la côte Nord de la Sardaigne, et à l'Est par le littoral de la Toscane, le sanctuaire Pelagos est né à la fin des années quatre-vingt-dix de la volonté commune de trois pays, la France, l'Italie et Monaco, de préserver les grands mammifères marins particulièrement présents dans cette partie de la Méditerranée. On estime en effet à plus de 80 000 le nombre de représentants des huit espèces principales qui fréquentent régulièrement cette zone, à commencer par le gigantesque et emblématique rorqual commun (jusqu'à 30 m de long !) dont les observations se multiplient également dans les calanques et la rade de Marseille. Entré officiellement en vigueur en 2002, cet accord fête donc cette année son dixième anniversaire. L'occasion de dresser un premier bilan d'une initiative encore inédite puisque Pelagos reste à ce jour le seul sanctuaire marin au monde réunissant plusieurs états. Dix années qui ont permis de faire avancer de manière importante et incontestable la cause des baleines, cachalots et autres dauphins auprès du grand public et des professionnels. "Aujourd'hui, plus aucun acteur de la mer ne peut ignorer l'existence de cétacés dans cette partie de la Méditerranée, souligne Thierry Houard, référent Milieu marin et Pelagos au sein du Parc national de Port-Cros. Il y a eu une prise de conscience de tous les usagers de la mer, y compris de ceux que l'on n'attendait pas comme la Marine nationale et ceux qui proposent de nager avec les dauphins qui ont accepté de modérer son utilisation de sonars actifs basse fréquence et qui a mis en place un protocole de pétardage de munitions avec effarouchement préalable des animaux."
